Titre : La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Brest)
Date d'édition : 1919-05-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755951g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 mai 1919 03 mai 1919
Description : 1919/05/03 (A33,N13124). 1919/05/03 (A33,N13124).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3420003
Source : Bibliothèque municipale de Brest, PB A100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2021
> Année. - QUATRE PAGES
t,eNumèro: 10 <^ ©:o.tl astre»»
' S" 13.124. — Samedi 3 Mai 1919
QUOTIDIEN RÉPUBLICAIN du MATIN
Journal delà Marine
"^FORMATIONS DU MONDE ENflE*
25, RUE JEAN MACÉ
BREST
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l*e Problème
de PAverçir
LES PRELIMINAIRES DE PAIX
■ o ——
Le traité sera remis lundi aux délégués allemands
Voici la paix qui s'approche clopin-
clopant. Voici les réformes sociales qui
s'amorcent et tout le monde est plein
de bonne volonté. Voici la fin du cau-
chemar de ces cinq années, et voici que
pointe l'aurore d'une meilleure société.
Allons-nous connaître enfin la douceur
de vivre ? Il serait téméraire de nous
abandonner mollement à cette espé-
rance, car la mollesse ne conduit à rien.
Il faut envisager virilement les condi-
tions qui nous sont faites; il faut, dans
un esprit réaliste, aborder l'avenir.
Le problème de l'avenir est le plus
grave de tous. Il domine les difficultés
présentes- On n'aura rien fait si pour
régler le présent on compromet l'avenir.
Quelles perspectives nous offre-t-il en
effet, si pour arriver plus vite à la paix
on bâcle les articles ? Si pour la satis-
faction dé nos revendications profes-
sionnelles, à tous tant que nous som-
mes, on compromet la production, les
finances publiques, et en définitive la
richesse française ? Si pour améliorer
l'Etat on le bouleverse dans ses insti-
tutions, sans le modifier dans son es-
prit ? Au contraire, on pourra faire tout
cela sans inconvénient et bien d'autres
choses encore, si on met le peuple en
état de comprendre mieux, de se gou-
verner mieux, de produire mieux et à
moins de frais. Bref quelque sujet
qu'on traite, quelque réforme qu'on
préconise (et Dieu sait s'il y en a et de
légitimes !) il faut penser à demain.
Or demain c'est le marmot en robe
courte, c'est l'écolier aux mollets nus,
c'est la petite fille à la mine éveillée qui
trottine vers l'école, sa natte au vent,
c'est l'apprenti, c'est le collégien, c'est
la jeune fille, c'est toute la jeunesse !
Comment faire de cette jeunesse, ré-
serve inépuisable du pays, réserve que
nous voulons innombrable, comment
faire d'elle à la fois les citoyens les plus
éclairés et les plus disciplinés, les pro-
ducteurs les mieux organisés et les
mieux adaptés dans tous les domaines,
condition nécessaire à tous les progrès
sociaux? Education, éducation: tout re-
vient à ce mot. Le peuple qui saura le
mieux le comprendre, qui saura le
mieux perfectionner son système d'édu-
cation trouvera le premier les solutions
les plus justes et les plus pratiques
aux problèmes sociaux d'aujourd'hui et
de toujours : c'est ce peuple-là qui mar-
chera en tête de tous les autres, son in-
fluence dans tous les domaines sera
immense : c'est lui qui aura vraiment
gagné la guerre.
C'est pour cela que, devant le silence
des pouvoirs publics, alors que le canon
grondait encore, nous détournant un
instant des tâches militaires, nous
avons, tant Lien que mal, posé la ques-
tion. Nous avons réclamé, clans la revue
hebdomadaire YOpinion, puis dans un
livre (1) la réforme totale de l'Univer-
sité, non point par le système absurde
de la table rase, mais par un examen
raisonné de tout ce qui existe et une
comparaison de tout cela avec les be-
soins du pays et de l'époque. Un coup
de lime par ci, un tour de vis par là,
une pièce changée ailleurs,en un autre
endroit une pièce ajoutée- : il n'en fau
diait pas davantage pour que la vieille
machine universitaire reprît figure nou
velle.
Nous ne pouvons résumer ici tout ce
que nous avons dit : retenez seulement
sans distinction d'origine, aient l'occa
sion de se dégager pour le plus grand
bien du pays; que l'on ait davantage le
, souci de la préparation pratique à cha
que profession, depuis celle d'ouvrier,
jusqu'à celle d'ingénieur ou de profes
seur; que néanmoins une élite puisse se
livrer aux études désintéressées en vue
de préparer le futur état-major écono
mique, politique et intellectuel de la
nation, et que cette culture soit plus
parfaite qu'aujourd'hui. Nous voulons
que l'on cesse de se battre autour de
l'Ecole, que l'on signe la Trêve de l'En
fant; nous demandons que plus de li
• berté, d'initiative, de responsabilité,
comme autant de rayons de soleil, pé-
nètrent, avec plus d'argent, dans la
grise maison de l'Université. Il faut que
le pays fasse corps avec son Université
oui est sa chair, comme l'armée est son
?ang: qu'il la connaisse mieux, qu'il s'y
intéresse davantage, et que, par contre,
l'Université se mêle davantage à sa vie
** Nous continuons l'étude de tous ces
problèmes, qui ne peuvent laisser in
différent aucun père de famille et même
aucun citoyen. Nous ne travaillons ni
pour un parti, ni pour une chapelle
nous accueillons toutes les bonnes
volontés; nous, ne restons fermés à au
cune idée. Dans ce grand ouvrage de
Reconstruction sociale, entrepris par
Probus et l'Association Nationale pour
1 Organisation de la Démocratie, nous
ne voulons être que d'obscurs ouvriers
Paris, si iità!.
La remise du texte des préliminaires de
paix aux plénipotentiaires allemands aura
lieu lundi prochain en présence du maré-
chal Foch.
Cette cérémonie aura lieu dans le grand
salon de l'hôtel de Trianon-Pataee, à Ver-
sailles.
Ce que coûtera la guerre à l'Allemagne
Paris, 2 mai.
Il ressort du traité de paix tel qu'il va
être terminé, que l'Allemagne devra resti-
tuer les territoires que, par violence et
fourberie, les Hohenzollern lui avaient ap-
portés.
On estime, dans les cercles officiels, que
ces restitutions impliquent pour l'Allema-
gne la perte d'environ 70 0/0 de ses mi-
nerais de fer, 33 0/0 de son charbon et
20 0/0 de sa potasse.
Elle aura perdu, en outre, toute sa flotte
et toutes ses colonies, et sa population
aura diminué de 7 à 8 millions d'habitants,
dont 2.500.000 au plus de souche germa-
nique.
S'ils refusent de signer
Si les- Allemands refusent de signer le
traité, les plans militaires arrêtés d'un
commun accord par le maréchal Foch, sir
Henry Wilson et le général Bliss seront
aussitôt appliqués.
Les troupes alliées commenceront le jour
même une marche en avant vers l'inté-
rieur de l'Allemagne et occuperont le pays
jusqu'au point que décidera la conférence.
Les Allemands n'ayant pas de troupes
concentrées devant lés têtes de pont des
alliées, ne pourraient opposer à ceux-ci
aucune résistance sérieuse.
LA LUTTE CONTRE LES BOLCHEVIKS
■ .o.
Le général Denikine compte rejoinûre KoltcM ee marche sur Moscou
— m- —
que
les « COMPAGNONS
*5MhSa"he°rSil' 5 nc'uvelle, par les Comoa.sn.ons
Le premier résultat d'une avance alliée
serait la capture d'immenses parcs d'artil-
lerie et de matériel de guerre. La plus
grande partie des canons, des obusiers et
des mitrailleuses que les Allemands réus-
sirent à transporter au delà du Rhin lors
de la débâcle de 1918 est, en effet, entassée
dans les villes et villages touchant les tô-
-tes do pont aliiées,-ainsi que des centaines
d'aéroplanes et d'énormes amas d'équipe-
ments militaires.
Les négociations financières
Versailles, 2 mai.
Les négociations financières commencées
au Plessis-Vilette entre délégués- alliés et
allemands ont repris aujourd'hui à Ver-
sailles.
Les commissions financières interalliées
et allemande se sont réunies ce matin au
Trianon-Palace.
La réunion s'est tenue dans le grand
salon servant aux réunions du conseil su-
prême de guerre.
La commission interalliée était compo
sée : pour les Etats-Unis, de M, Norman
Davis; pour la Grande-Bretagne, de M. J.
Keynes; pour la France, de M. de Lastey-
rie; pour l'Italie, de M. Young.
L'Allemagne, 'était représentée par M
Melchior, président; Warburg et Staauss.
La réunion s'est terminée à 13 h. 15.
Aucune communication n'a été faite à
la presse.
LE CONSEIL DES TROIS
Paris, 2 mai.
Le conseil des trois —■ MM. Wilson,
Lloyd George et Clemenceau — a tenu
séance ce matin.
Marseille, 2 mai.'
L'Isonzo a amené ce matin à Marseille
le prince Orloff, attaché à l'état-major du
général Denikine, commandant en chef de
l'armée volontaire du sud de la Russie.
Parti de Crimée au moment de l'éva-
cuation, lo prince Orloff va à Paris avec
un double mandat, l'un auprès de M. Sa-
zohoff, ancien ministre des Affaires étran-
gères, le second auprès des autorités un-
itaires russes fixées en France.
Le lieutenant Orloff exprime en termes
très nets la certitude absolue que nourrit
"e général Denikine de pouvoir en moins
de trois mois rejoindre l'armée de Kolt-
çhak, en marche sur Moscou-
Nos troupes ont sauvé tout le matériel
de Sébastopol
Paris, 2 mai.
Au cours de l'évacuation de Sébastopol,
les troupes, malgré une très forte tempête,
ont pu s'embarquer avec tout le matériel.
Les cuirassés « ,lean Bart », « France »
et « Justice », sous le commandement du
vice-amiral Amet, rentrent à Toulon, avec
a coque du « .Mirabeau », renfloué.
La prise de Kiew confirmée
Berne, 2 mai.
Les journaux do Cracovie confirment la
prise de Kiew par l'armée Zeleny, qui
compte 25.000 partisans du directoire
ukranion.
Les troupes lithuaniennes avancent
sur un front de *D0 kilomètres
Berne, 30 avril.
On mande de Kovno : les troupes lithua-
niennes avancent sur tout le front rie -400
kilomètres., 'allant du gouvernement de
Grodnn jusqu'en Courlande et approchent
de Vilna-
PROPOS MARITIMES
L'Amérique, qui voyait très grand pour
sa marine de guerre et sa marine mar-
chande, commence à voir un peu plus petit.
Elle a un programme de construction de
cuirassés probable : des extrasuperdread-
noughts de 40 et 50.000 tonnes; mais déjà
elle se demande si elle est dans la bonne
voie, alors qu'il y a six mois elle ne dow
tait de rien. A la vérité, si elle veut englou-
tir les milliards qu'elle a gagnés pendant
la guerre, elle n'a qu'à se lancer dans la
construction de ces extrasuperdread-
noughts.
Pour sa marine marchande, beaucoup de
mécomptes. Les navires en bois qu'on prô-
nait fort ne valent rien. Heureusement
pour la nation associée, il s'est trouvé un
gouvernement, le gouvernement français,
\pour acheter une bonne partie de ces sa-
bots : nous sommes des poires pour long-
temps.
Les cargos ordinaires ne sortent pats des
chantiers américains comme on l'avait
annoncé. Loin s'en faut. Pour cinq qu'on
attendait, il en est achevé un. C'est ce
qu'avaient toujours pensé les gros compé-
tents, nos amis Anglais notamment. Seul,
M. Tardieu se pâmait d'admiration, comme
toujours... Quelqu'un lui disait, il y a peu
de temps : « Et ces cargos américains qui, |
répétiev-vous, seraient vendus à la France:
500.000 tonnes de bons cargos, comme le
fait l'Angleterre ? Pas besoin de papiers,
d'accords, assuriez-vous à la tribune; ou
sont-ils, ces cargos ? » M. Tardieu a dû
oublier ces promesses. Il ne nous a été
vendu que des sabots en bois.
En tout état de cause, la Grande Breta-
gne est dès à présent assurée de demeurer
la première nation maritime du monde.
Les -avant-gardes lithuaniennes sont
35 kilomètres de Vilna.
L'attaque yougo-slave en Garinthie
Vienne, vià Bàle, 2 mai.
Le 30 avril, les troupes yougo-slaves qui
ont franchi la ligne de démarcation en Ca
rintihie ont augmenté leur pression et sont
parvenues à passer la Drave en plusieurs
points et à couper la ligne Arnoldstein
Klagenfurt, empêchant ainsi les communi
cations entre l'Autriche allemande et l'I
talie.
L'INCIDENT
ITALO-AMERICAIN
M. ORLANDO
COMPTE SURLA FRANGE
Paris, 2 mai.
Dans une conversation avec un journa-
liste français, le président du Conseil ita-
lien, M. Orlando, a déclaré :
« La ville de Fiumc s'est donnée à nous
avant même l'armistice et, par tous les
moyens, elle se proclame italienne.
« Au lieu de rester ville libre et do bé-
néficier ainsi de tous les avantages écono-
miques d'une telle situation, elle veut être
réunie à la mère-patrie. EMe l'exige. Com-
ment la mère-ipatrie pourrait-elle la re-
nier, sans renier sa raison d'être? Voilà
ce qu'on ne sait peut-être pas qssez en
France, où quelques-uns croient que nous
avons des visées impérialistes, alors que
refuser d'écouter la voix de Fiume, ce se-
rait, au contraire, agir contre la liberté et
le droit d'auto-décision des peuples. »
M. Orlando a ajouté : « Je me rends
compte mieux que ' personne des dif ficul
tés énormes où. se trouve votre pays et
votre gouvernement, et je sais que ces
difficultés, aussi tragiques que les nôtres,
sont la cause des quelques divergences
d'opinion de ces temps derniers. Mais nous
comptons que la Franco pourra trouver,
dans un élan de sa fidèle amitié, la parole
claire et la formule heureuse qui apaise-
ront tous les dissentiments et nous per-,
mettront à tous de ne pas perdre en quel-
ques jours le résultat matériel et surtout
moral de quatre ans de sacrifices, de dou-
leurs, d'espérances et de victoires en com-
mun. »
HINDENBURG PREND SA RETRAITE
Berlin, vià Berne, 2 mai.
Etant donné l'ouverture des négociations
de paix, le maréchal Hindenburg a adressé
au président Ebcrt une lettre l'informant
que le moment lui paraissait venu de pren-
dre sa retraite.
Le président a répondu qu'il était dis-
posé à accepter cette démission.
CROIxlÉllDEBRE
A DES OFFICIERS_BE_MÂHIHE ANGLAIS
Le Havre, 2 mai.
L'amiral Didelot, gouverneur, a remis
au front de nier, avec le cérémonial accou-
tumé, la croix de guerre à plusieurs offi-
ciers et officiers-mariniers de l'escadrille
britannique de protection du Havre.
Dans quelques jours, il ne restera plus
de marins de la H. M. Auxiliary Patrol au
Havre, ni à Trouvillc-Deauvillo.
il A PARIS
IN-
Comment fit É1É la manifestation
-X-
428 -A.C^ESISTTS BLBSSËIS
♦><•
Les Hongrois en retraite devant
les Serties, les Tchèques et les Roumains
Budapest, vià Bâle, 2 mai.
Les Serbes ont pris le 29 avril Hodmen-
zof et Waserhety, les Roumains ont oc-
cupé Szentes, Kun, Szent, Marton, Mezoetur.
Nos troupes, près de Kis Ujszallas, se
sont retirées. Nous avons évacué le terri-
toire vers la Theiss, au nord-est de Tisza-
Eured.
Dans la journée du 29, les Tchèques ont
entrepris une attaque générale- Nos trou-
pes se trouvant dans les environs de Csap
se sont retirées. Celles se trouvant dans la
région de Lejenia Alsomi Haldi ont été
repoussées par les Tchèques.
Dans la vallée d'Hernadm, les Tchèques
se sont rapprochés de Sziszko, Seyo, Szent,
Peler, et. plus à l'ouest, ont atteint Pui-
lok Banreve ci; Rimazeos.
Une partie de nos troupes est toujours
indisciplinée; Une autre partie fait déjà
preuve do plus de discipline.
Sur les autres fronts, la situation est
sans changement.
Remise de drapeaux
aux tirailleurs sénégalais
Toulon, 2 mai.
Avant de partir pour les régions occu-
pées par nous en terre allemande, le 10e
et le H«_ régiments de tirailleurs sénéga-
lais ont été passéscen grande revue sur la
plage par le général Bordeaux, comman-
dant en chef des camps de Fréius et Saint-
Raphaël.
. Le général, accompagné de son état-ma-
jor, a solennellement remis aux troupes
leur drapeau.
Les régiments ont défilé ensuite aux airs
entraînants de 'leur nouba. La foule a ap-
plaudi.
ERZBERGER PROTESTE
CONTRE LA CONCENTRATION POLONAISE
Paris, 2 mai.
Une dépèche de Berlin dit que, « vu la
concentration menaçante des troupes po
lonaises à la frontière orientale alleman
•de », le ministre Erzberger a chargé télé-
graphiquement le président de la commis-
sion d'armistice allemande à Spa, général
von Hammerstein, de remettre au mare
chai Foch une note de protestation.
■ i ■ -
Un complot manqué à Lisbonne
Lisbonne, - mai.
Lundi et mardi devait éclater une nou
velle révolte militaire et civile. Le gou-
vernement en avait eu ^connaissance. La
tentative avorta.
Un certain nombre de personnes ont été
arrêtées ou dispersées- Aujourd'hui, le chô-
mage est presque général.
Quelques grèves sont en cours. On es-
père que le calme sera maintenu.
La grève du personnel des services mu-
nicipaux continue.
Des mesures ont été prises pour assurer
les services de propreté de la ville.
DANS LES PORTS
A TOULON
La perte du chalutier « Pavot »
Toulon, 2 mai.
Le 5 novembre dernier, le chalutier le
« Pavot » appareillait à deux heures de
l'après-midi d'Alexandrette, avec le « Vul-
cain » et trois chalutiers anglais pour al-
ler draguer un champ de mines signalé
près du phare.
Le « Vulcain », commandé par le lieu-
tenant de vaisseau Tilger. ouvrant la mar-
che, évita un objet; suspect qui était cer-
tainement une mine. Malheureusement le
Pavot » ne put faire machine en arriè-
re, îl vînt sur la mine, qui explosa, et le
fit sauter.
Quatre hommes périrent.
L'enseigne do vaisseau Gustave Beroard,
appelé aujourd'hui à répondre de cette
perte devant le conseil de guerre mariti-
me, a été acquitté, le conseil ayant répon-
du unanimement non aux cinq questions
qui lui étaient posées.
Une affaire de trahison
Le parquet de la quinzième région mili-
taire, a chargé le major de la gar.nison de
Toulon do commencer une enquête relati-
vement aux nommés Soulier et Carrero, in-
ternés il y a un .mois par le torpilleur
« Massue » et le remorqueur « Samson ».
Soulier, qui a eu le bras droit casse* par
suile d'une blessure qu'il Tcçut en oppo-
sant de la résistance, à son arrestation, est
maintenant à peu près guéri.
Tous deux sont inculpés de. désertion et
de trahison. Celui qui se fait appeler Car-
rero dissimule sa véritable identité.
Un hôpital cambriolé
L'hôpital maritime de Sainte-Anne a été
cambriolé pendant la nuit. Dans les réser-
ves du magasin central de pharmacie on a
dér.fbn deux kilos de cocaïne, cinq kilos
d'opium, etc.
I.'iiiportanco du vol i atteint 35.000
francs environ.
EH ESFflGHE
Le Cabinet Maura offre sa démission
LE ROI DECIDE DE DISSOUDRE
LE PARLEMENT
Madrid, 2 mai.
Dans un conseil tenu au .palais, M. Mau-
ra a exposé au souverain la situation et a
présenté la démission totale du cabinet.
Le souverain a maintenu à M. Maura sa
confiance. Il a accédé aux demandes du
gouvernement, qui lui a demandé un décret
(le dissolution'du Parlement et la convoca-
tion de nouvelles Chambres, dont les élec-
tions sont fixées au premier dimanche de
min. ■
Un camion broyé par un train
Trois morts. — Huit blessés
Orléans, 2 mai.
Le train de Paris-Toulouse a culhuté un
camion automobile américain au passage
à nivpau près de la Ferté-Saint-Aubi/i.
Trois soldats américains ont été tués et
huit grièvement blessés.
Paris, 2 mai. i
H y eut avant-hier matin une profonde
surprise lorsqu'on apprit que l'Union des
Syndicats de la Seine, au lieu de suivre la
ligne do conduite préconisée par la C. G.
T., hostile à toute manifestation, avait dé-
cidé, à une faible majorité d'ailleurs, d'or-
ganiser une démonstration sur les bou-
levards. Que s'était-il donc passé ? C'est
un point d'histoire intéressant à noter-
La commission exécutive de l'Union des
Syndicats devait se réunir pour régler cer-
taines questions de détail relatives au chô-
mage du 1er mai. Rien d'autre>à l'ordre du
jour. Or, au milieu de la réunion, un délé-
gué du syndicat des terrassiers se leva et
lit une proposition de manifestation sur la
voie, publique. Un débat s'ouvrit; au cours
duquel les représentants des fédérations
les plus importantes se prononcèrent réso-
lument contre ce projet, faisant ressortir
tout le danger qu'il comportait. Mais quel-
ques militants politiciens, connus pour
leurs opinions extrémistes et appartenant
au « Comité de défense syndicaliste », or-
ganisateur des grèves de Firminy, soutin-
rent la proposition et réussirent à entraî-
ner la majorité, si toutefois ce mot peut
s'appliquer au scrutin suivant ' : 03 voix
pour, 54 contre et 17 abstentions. En réa-
lité, 71 délégués se déclarèrent hostiles au
projet des terrassiers.
« Ainsi, dit la « Liberté », quelques me-
neurs ont assumé la lourde responsabilité
des incidents qui se sont produits hier. Ils,
n'ont pas craint de pousser au désordre
Rour atteindre leur but, qui était d'entraî-
ner malgré elle la C- G. T., à laquelle ils
reprochent « sa politique de conciliation
économique et sociale ».
« Les militants de la C. G. T. ne s'y sont
pas trompés. L'un d'eux, et non dos moin-
dres, disait hier : « Ce premier mai n'est
pas fait contre le capitalisme et ,1e patro-
nat. Il est fait contre le gouvernement de
la C. G- T. » Malheureusement, de leur
propre aveu, ceux-ci sont « débordés » et
ils hésitent à réagir, ayant trop attendu.. »
Les agents blsssés
Paris, 2 mai.
Suivant les renseignements fournis par
la préfecture do police, lo nombre des
agents blessés au cours des bagarres d'hier
s'élève à 428.
Douze, grièvement blessés, sont soignés
à leur domicile.
Les autres, moins grièvement touchés,
ont repris leur service.
La plupart des individus arrêtés hier
sont des étrangers- Ils seront traduits de-
vant le 3e conseil de guerre.
Cent cinq arrestations
Paris, 2 mai.
Les manifestants arrêtés au cours de la
manifestation du 1" mai sont au nombre
de 4 05.
Tls seront déférés à la justice militaire.
Vingt-cinq des inculpés sont remis en
liberté provisoire.
La. justice militaire saisie
Paris, 2 mai.
Lo parquet de la Seine s'est dessaisi de
toutes les affaires relatives aux manifes-
tations d'hier. Il a transmis tous les dos-
siers au gouvernement militaire de Paris-
L'enquête sur la mort du mécanicien
Lorne
Paris, 2 mai-
Cet après-midi, la famille du jeune mé-
canicien Charles Lorne, tué d'une balle de
revolver tirée par un manifestant au cours
de la bagarre du 1" mai, rue de la Chaus-
sée d'Antin, s'est présentée au cabinet de
M. Gilbert, juge d'instruction, en compa-
gnie de M" Jean Longuet.
La justice civile étant dessaisie de tou-
tes les affaires du 1" mai au profit de la
justice militaire, le magistrat a renvoyé la
famille de la victime devant le capitaine
Bouchardon, chargé de l'instruction con-
tre le meurtrier de Lorne.
L'auteur présumé de cette mort, qui est
arrêté, est un nommé Amédée Demollicr.
Le docteur Paul a été chargé de l'autop
sie do Lorne.
Une seconde victime des bagarres
Paris, 2 mai.
On annonce la mort d'une seconde vie
time des manifestations du f" mai. C'est
un garçon de recette, Alexandre Auger, 48
ans, demeurant faubourg Saint-Martin, qui
à l'heure des échauffourées autour de la
gare de l'Est rentrait chez lui-
Il fut atteint à la tête d'une balle tirée
par les manifestants. Transporté à l'hôpi
tal Alexandre, Auger y est mort à 5 heu-
res du soir.
La justice militaire est chargée de l'en
quête.
Une question au préfet de police
Paris, 2 niai.
M. Dormoy a reçu mandat du groupe
socialiste du conseil municipal de poser
une question au préfet de police sur ^'or
ganisation du service d'ordre de la mani
festation du 1" mai et sur les incidents
regrettables qui en ont résulté.
Ni soldats, ni agents, ne pouvaient
faire feu
Paris, 2 mai
La préfecture de police nous communi-
que la note suivante :
« La préfecture de police tient à décla
rer que hier les soldats n'avaient pas de
cartouches et les gardiens de. la paix pas
de revolver. Conséquemment, s'il y a eu
des manifestants blessés à coups de revol
ver,' ce n'est le fait ni de la troupe, ni de
la police.
cialisle a examiné la situation résultant dei
la journée d'hier. Il a communiqué à l'is-
sue de sa réunion une note dans laquelle,
après avoir félicité les travailleurs d'a-
voir manifesté, par un chômage total, lai
puissance de la classe ouvrière, il proteste
contre le guet-apens préparé par le gou-
vernement, qui « aurait pu provoquer les
plus graves, événements sans le sang-froid
et la haulo conscience des soldats. »
Le groupe socialiste parlementaire a dé-?
cidé de déposer une demande d'interpella-
tion collective sur les actes gouvernement
taux.
Un débat annoncé pour mardi
Paris, 2 mai.
On annonce qu'un débat s'engagera^
mardi prochain,, sur les interpelLatioiig
que les députés socialistes ont déposées et
que le gouvernement serait, dit-on, désireux
de voir discuter immédiatement.-
M Marcel Gachin parlera au nom du
groupe socialiste, M. Poncet, député so-
cialiste, blessé hier, intervendra dans le*
débat si son état de santé lui permet de
venir au Palais-Bourbon.
Impressions et commentaires de députés
Paris, 2 mai.
Les couloirs de la Chambre ont été fort
peu animés cet après-midi. Toutefois, un
certain nombre de députés de la Seine ont
pu donner leur opinion sur la journée du
1" mai. Ils se sont montrés unanimes ài
regretter les incidents qui ont marqué les
manifestations à Paris, en observant ce-
pendant qu'il ne fallait pas. en exagérer
l'importance. En effet, le cortège à travers
la capitale, n'avait été décidé que par une
petite minorité de syndicat et on a pu
constater par les arrestations opérées, que
ce sont surtout de tout jeunes gens qui en
ont été les éléments les plus agissants. Un
député socialiste racontait même à ce pro-
pos qu'il avait donné de la monnaie à deux
petits manifestants' pour aller acheter du
chocolat, au lieu de chercher à rompre les
Le groupe socialisîe le la tata proteste
et interpellera
Paris, 2 mai.
Dans une réunion qu'il a tenue ce matin
au Palais-Bourbon et à laquelle assistaient
une vingtaine de députés, le groupe so
barrages.
Alors que lès députés socialistes, com-
mentant le procès-verbal de leur réunion,
reprochaient au gouvernement de n'avoir
pas permis le libre développement des cor-
tèges comme en province, leurs collègues
des autres groupes déclaraient que les
mesures propres à de petites aggloméra-
tions ne pouvaient être appliquées dans
un centre où il est facile de grouper des
milliers do perturbateurs ayant bien
moins lo souci de manifester une opinion,
que do trouver l'occasion de faire des mau-
vais coups à la faveur de troubles, sur la
voie publique. Ces mêmes députés ren-
daient hommage aux tentâmes d'agents
blessés dans l'accomplissement de leur de-
voir ef ils déploraient en termes énergi-
ques qu'un tel spectacle eût été donné aux
plénipotentiaires ennemis actuellement
réunis à Versailles. Ils formaient le voeu
que l'union sacrée qui a permis à Ja Fran-
ce de vaincre se perpétuera.
Des députés socialistes faisaient d'ail-
eurs remarquer que la manifestation avait,
été. organisée en dehors d'eux et qu'ils
n'avaient eu ni à la conduire, ni à l'ac-
compagner-
La grève de l'habillement continue !
Paris, 2 mai.
€e matin, les grévistes de l'habillement!
ont tenu une réunion à la Bourse du Tra-
vail. La continuation de la grève a été
votée.
Les comédiens adhèrent à la C. G. T. !
Paris, 2 mai.
Le syndicat des artistes lyriques et dra-
matiques est né ihier 1" mai dans une réu-
nion tenue à la Bourse du Travail,, où se
trouvaient confondues toutes les classes des
corporations qui vivent de la scène : ve-
dettes, figurants, utilités, musiciens, cho-
ristes, machinistes, etc-, etc. Il est né. Mais
il n'aura vie effective qu'après la déclara-
tion qui en sera faite à une prochaine
réunion générale, dont la date est fixée auj
6 mai.
***
JEL l'Etranger
AUX ETATS-UNIS
Bagarres à Boston
New-York, 2 mai.
Quelques bagarres ont marqué les cor-»
tèges et les manifestations du 1er mai dans:
diverses villes des Etats-Unis.
A Boston, les désordres ont commencé
lorsque les agents ont tenté de saisir le»
drapeau rouge porté par les manifestants.
Plusieurs centaines d'arrestations ont
été opérées.
Plusieurs personnes auraient été bles-
sées par des coups de feu isolés.
A Chicago, la police a dispersé le .cortè-*
ge, qui avait été interdit, et arrêté plu-t
sieurs mineurs.
A MADRID
•Madrid, 2 mai.
Au cours des bagarres d'hier, un lieute-
nant-colonel, deux capitaines, trois lieute-
nants et vingt-trois gendarmes ont été!
blessés.
Les manifestants ont eu quatre blessés
grièvement et de nombreux blessés légère-
ment.
A BERLIN
Berlin, 2 mai.
Le 1" mai fut pour la.capitale, pour la
première fois, le jour de la le te du travail.
Presque tous les moyens de transports sont
arrêtés. Les fabriques et les boutiques sont
fermées, ainsi que les restaurants-
La presse sozialdémokrato célèbre ce»
fait avec enthousiasme.
De nombreuses promenades en masse
ont eu lieu dans les environs immédiats
de Berlin. II n'y a pas eu d'incidents à. si-*
gnaler.
t,eNumèro: 10 <^ ©:o.tl astre»»
' S" 13.124. — Samedi 3 Mai 1919
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l*e Problème
de PAverçir
LES PRELIMINAIRES DE PAIX
■ o ——
Le traité sera remis lundi aux délégués allemands
Voici la paix qui s'approche clopin-
clopant. Voici les réformes sociales qui
s'amorcent et tout le monde est plein
de bonne volonté. Voici la fin du cau-
chemar de ces cinq années, et voici que
pointe l'aurore d'une meilleure société.
Allons-nous connaître enfin la douceur
de vivre ? Il serait téméraire de nous
abandonner mollement à cette espé-
rance, car la mollesse ne conduit à rien.
Il faut envisager virilement les condi-
tions qui nous sont faites; il faut, dans
un esprit réaliste, aborder l'avenir.
Le problème de l'avenir est le plus
grave de tous. Il domine les difficultés
présentes- On n'aura rien fait si pour
régler le présent on compromet l'avenir.
Quelles perspectives nous offre-t-il en
effet, si pour arriver plus vite à la paix
on bâcle les articles ? Si pour la satis-
faction dé nos revendications profes-
sionnelles, à tous tant que nous som-
mes, on compromet la production, les
finances publiques, et en définitive la
richesse française ? Si pour améliorer
l'Etat on le bouleverse dans ses insti-
tutions, sans le modifier dans son es-
prit ? Au contraire, on pourra faire tout
cela sans inconvénient et bien d'autres
choses encore, si on met le peuple en
état de comprendre mieux, de se gou-
verner mieux, de produire mieux et à
moins de frais. Bref quelque sujet
qu'on traite, quelque réforme qu'on
préconise (et Dieu sait s'il y en a et de
légitimes !) il faut penser à demain.
Or demain c'est le marmot en robe
courte, c'est l'écolier aux mollets nus,
c'est la petite fille à la mine éveillée qui
trottine vers l'école, sa natte au vent,
c'est l'apprenti, c'est le collégien, c'est
la jeune fille, c'est toute la jeunesse !
Comment faire de cette jeunesse, ré-
serve inépuisable du pays, réserve que
nous voulons innombrable, comment
faire d'elle à la fois les citoyens les plus
éclairés et les plus disciplinés, les pro-
ducteurs les mieux organisés et les
mieux adaptés dans tous les domaines,
condition nécessaire à tous les progrès
sociaux? Education, éducation: tout re-
vient à ce mot. Le peuple qui saura le
mieux le comprendre, qui saura le
mieux perfectionner son système d'édu-
cation trouvera le premier les solutions
les plus justes et les plus pratiques
aux problèmes sociaux d'aujourd'hui et
de toujours : c'est ce peuple-là qui mar-
chera en tête de tous les autres, son in-
fluence dans tous les domaines sera
immense : c'est lui qui aura vraiment
gagné la guerre.
C'est pour cela que, devant le silence
des pouvoirs publics, alors que le canon
grondait encore, nous détournant un
instant des tâches militaires, nous
avons, tant Lien que mal, posé la ques-
tion. Nous avons réclamé, clans la revue
hebdomadaire YOpinion, puis dans un
livre (1) la réforme totale de l'Univer-
sité, non point par le système absurde
de la table rase, mais par un examen
raisonné de tout ce qui existe et une
comparaison de tout cela avec les be-
soins du pays et de l'époque. Un coup
de lime par ci, un tour de vis par là,
une pièce changée ailleurs,en un autre
endroit une pièce ajoutée- : il n'en fau
diait pas davantage pour que la vieille
machine universitaire reprît figure nou
velle.
Nous ne pouvons résumer ici tout ce
que nous avons dit : retenez seulement
sion de se dégager pour le plus grand
bien du pays; que l'on ait davantage le
, souci de la préparation pratique à cha
que profession, depuis celle d'ouvrier,
jusqu'à celle d'ingénieur ou de profes
seur; que néanmoins une élite puisse se
livrer aux études désintéressées en vue
de préparer le futur état-major écono
mique, politique et intellectuel de la
nation, et que cette culture soit plus
parfaite qu'aujourd'hui. Nous voulons
que l'on cesse de se battre autour de
l'Ecole, que l'on signe la Trêve de l'En
fant; nous demandons que plus de li
• berté, d'initiative, de responsabilité,
comme autant de rayons de soleil, pé-
nètrent, avec plus d'argent, dans la
grise maison de l'Université. Il faut que
le pays fasse corps avec son Université
oui est sa chair, comme l'armée est son
?ang: qu'il la connaisse mieux, qu'il s'y
intéresse davantage, et que, par contre,
l'Université se mêle davantage à sa vie
** Nous continuons l'étude de tous ces
problèmes, qui ne peuvent laisser in
différent aucun père de famille et même
aucun citoyen. Nous ne travaillons ni
pour un parti, ni pour une chapelle
nous accueillons toutes les bonnes
volontés; nous, ne restons fermés à au
cune idée. Dans ce grand ouvrage de
Reconstruction sociale, entrepris par
Probus et l'Association Nationale pour
1 Organisation de la Démocratie, nous
ne voulons être que d'obscurs ouvriers
Paris, si iità!.
La remise du texte des préliminaires de
paix aux plénipotentiaires allemands aura
lieu lundi prochain en présence du maré-
chal Foch.
Cette cérémonie aura lieu dans le grand
salon de l'hôtel de Trianon-Pataee, à Ver-
sailles.
Ce que coûtera la guerre à l'Allemagne
Paris, 2 mai.
Il ressort du traité de paix tel qu'il va
être terminé, que l'Allemagne devra resti-
tuer les territoires que, par violence et
fourberie, les Hohenzollern lui avaient ap-
portés.
On estime, dans les cercles officiels, que
ces restitutions impliquent pour l'Allema-
gne la perte d'environ 70 0/0 de ses mi-
nerais de fer, 33 0/0 de son charbon et
20 0/0 de sa potasse.
Elle aura perdu, en outre, toute sa flotte
et toutes ses colonies, et sa population
aura diminué de 7 à 8 millions d'habitants,
dont 2.500.000 au plus de souche germa-
nique.
S'ils refusent de signer
Si les- Allemands refusent de signer le
traité, les plans militaires arrêtés d'un
commun accord par le maréchal Foch, sir
Henry Wilson et le général Bliss seront
aussitôt appliqués.
Les troupes alliées commenceront le jour
même une marche en avant vers l'inté-
rieur de l'Allemagne et occuperont le pays
jusqu'au point que décidera la conférence.
Les Allemands n'ayant pas de troupes
concentrées devant lés têtes de pont des
alliées, ne pourraient opposer à ceux-ci
aucune résistance sérieuse.
LA LUTTE CONTRE LES BOLCHEVIKS
■ .o.
Le général Denikine compte rejoinûre KoltcM ee marche sur Moscou
— m- —
que
les « COMPAGNONS
*5MhSa"he°rSil' 5 nc'uvelle, par les Comoa.sn.ons
Le premier résultat d'une avance alliée
serait la capture d'immenses parcs d'artil-
lerie et de matériel de guerre. La plus
grande partie des canons, des obusiers et
des mitrailleuses que les Allemands réus-
sirent à transporter au delà du Rhin lors
de la débâcle de 1918 est, en effet, entassée
dans les villes et villages touchant les tô-
-tes do pont aliiées,-ainsi que des centaines
d'aéroplanes et d'énormes amas d'équipe-
ments militaires.
Les négociations financières
Versailles, 2 mai.
Les négociations financières commencées
au Plessis-Vilette entre délégués- alliés et
allemands ont repris aujourd'hui à Ver-
sailles.
Les commissions financières interalliées
et allemande se sont réunies ce matin au
Trianon-Palace.
La réunion s'est tenue dans le grand
salon servant aux réunions du conseil su-
prême de guerre.
La commission interalliée était compo
sée : pour les Etats-Unis, de M, Norman
Davis; pour la Grande-Bretagne, de M. J.
Keynes; pour la France, de M. de Lastey-
rie; pour l'Italie, de M. Young.
L'Allemagne, 'était représentée par M
Melchior, président; Warburg et Staauss.
La réunion s'est terminée à 13 h. 15.
Aucune communication n'a été faite à
la presse.
LE CONSEIL DES TROIS
Paris, 2 mai.
Le conseil des trois —■ MM. Wilson,
Lloyd George et Clemenceau — a tenu
séance ce matin.
Marseille, 2 mai.'
L'Isonzo a amené ce matin à Marseille
le prince Orloff, attaché à l'état-major du
général Denikine, commandant en chef de
l'armée volontaire du sud de la Russie.
Parti de Crimée au moment de l'éva-
cuation, lo prince Orloff va à Paris avec
un double mandat, l'un auprès de M. Sa-
zohoff, ancien ministre des Affaires étran-
gères, le second auprès des autorités un-
itaires russes fixées en France.
Le lieutenant Orloff exprime en termes
très nets la certitude absolue que nourrit
"e général Denikine de pouvoir en moins
de trois mois rejoindre l'armée de Kolt-
çhak, en marche sur Moscou-
Nos troupes ont sauvé tout le matériel
de Sébastopol
Paris, 2 mai.
Au cours de l'évacuation de Sébastopol,
les troupes, malgré une très forte tempête,
ont pu s'embarquer avec tout le matériel.
Les cuirassés « ,lean Bart », « France »
et « Justice », sous le commandement du
vice-amiral Amet, rentrent à Toulon, avec
a coque du « .Mirabeau », renfloué.
La prise de Kiew confirmée
Berne, 2 mai.
Les journaux do Cracovie confirment la
prise de Kiew par l'armée Zeleny, qui
compte 25.000 partisans du directoire
ukranion.
Les troupes lithuaniennes avancent
sur un front de *D0 kilomètres
Berne, 30 avril.
On mande de Kovno : les troupes lithua-
niennes avancent sur tout le front rie -400
kilomètres., 'allant du gouvernement de
Grodnn jusqu'en Courlande et approchent
de Vilna-
PROPOS MARITIMES
L'Amérique, qui voyait très grand pour
sa marine de guerre et sa marine mar-
chande, commence à voir un peu plus petit.
Elle a un programme de construction de
cuirassés probable : des extrasuperdread-
noughts de 40 et 50.000 tonnes; mais déjà
elle se demande si elle est dans la bonne
voie, alors qu'il y a six mois elle ne dow
tait de rien. A la vérité, si elle veut englou-
tir les milliards qu'elle a gagnés pendant
la guerre, elle n'a qu'à se lancer dans la
construction de ces extrasuperdread-
noughts.
Pour sa marine marchande, beaucoup de
mécomptes. Les navires en bois qu'on prô-
nait fort ne valent rien. Heureusement
pour la nation associée, il s'est trouvé un
gouvernement, le gouvernement français,
\pour acheter une bonne partie de ces sa-
bots : nous sommes des poires pour long-
temps.
Les cargos ordinaires ne sortent pats des
chantiers américains comme on l'avait
annoncé. Loin s'en faut. Pour cinq qu'on
attendait, il en est achevé un. C'est ce
qu'avaient toujours pensé les gros compé-
tents, nos amis Anglais notamment. Seul,
M. Tardieu se pâmait d'admiration, comme
toujours... Quelqu'un lui disait, il y a peu
de temps : « Et ces cargos américains qui, |
répétiev-vous, seraient vendus à la France:
500.000 tonnes de bons cargos, comme le
fait l'Angleterre ? Pas besoin de papiers,
d'accords, assuriez-vous à la tribune; ou
sont-ils, ces cargos ? » M. Tardieu a dû
oublier ces promesses. Il ne nous a été
vendu que des sabots en bois.
En tout état de cause, la Grande Breta-
gne est dès à présent assurée de demeurer
la première nation maritime du monde.
Les -avant-gardes lithuaniennes sont
35 kilomètres de Vilna.
L'attaque yougo-slave en Garinthie
Vienne, vià Bàle, 2 mai.
Le 30 avril, les troupes yougo-slaves qui
ont franchi la ligne de démarcation en Ca
rintihie ont augmenté leur pression et sont
parvenues à passer la Drave en plusieurs
points et à couper la ligne Arnoldstein
Klagenfurt, empêchant ainsi les communi
cations entre l'Autriche allemande et l'I
talie.
L'INCIDENT
ITALO-AMERICAIN
M. ORLANDO
COMPTE SURLA FRANGE
Paris, 2 mai.
Dans une conversation avec un journa-
liste français, le président du Conseil ita-
lien, M. Orlando, a déclaré :
« La ville de Fiumc s'est donnée à nous
avant même l'armistice et, par tous les
moyens, elle se proclame italienne.
« Au lieu de rester ville libre et do bé-
néficier ainsi de tous les avantages écono-
miques d'une telle situation, elle veut être
réunie à la mère-patrie. EMe l'exige. Com-
ment la mère-ipatrie pourrait-elle la re-
nier, sans renier sa raison d'être? Voilà
ce qu'on ne sait peut-être pas qssez en
France, où quelques-uns croient que nous
avons des visées impérialistes, alors que
refuser d'écouter la voix de Fiume, ce se-
rait, au contraire, agir contre la liberté et
le droit d'auto-décision des peuples. »
M. Orlando a ajouté : « Je me rends
compte mieux que ' personne des dif ficul
tés énormes où. se trouve votre pays et
votre gouvernement, et je sais que ces
difficultés, aussi tragiques que les nôtres,
sont la cause des quelques divergences
d'opinion de ces temps derniers. Mais nous
comptons que la Franco pourra trouver,
dans un élan de sa fidèle amitié, la parole
claire et la formule heureuse qui apaise-
ront tous les dissentiments et nous per-,
mettront à tous de ne pas perdre en quel-
ques jours le résultat matériel et surtout
moral de quatre ans de sacrifices, de dou-
leurs, d'espérances et de victoires en com-
mun. »
HINDENBURG PREND SA RETRAITE
Berlin, vià Berne, 2 mai.
Etant donné l'ouverture des négociations
de paix, le maréchal Hindenburg a adressé
au président Ebcrt une lettre l'informant
que le moment lui paraissait venu de pren-
dre sa retraite.
Le président a répondu qu'il était dis-
posé à accepter cette démission.
CROIxlÉllDEBRE
A DES OFFICIERS_BE_MÂHIHE ANGLAIS
Le Havre, 2 mai.
L'amiral Didelot, gouverneur, a remis
au front de nier, avec le cérémonial accou-
tumé, la croix de guerre à plusieurs offi-
ciers et officiers-mariniers de l'escadrille
britannique de protection du Havre.
Dans quelques jours, il ne restera plus
de marins de la H. M. Auxiliary Patrol au
Havre, ni à Trouvillc-Deauvillo.
il A PARIS
IN-
Comment fit É1É la manifestation
-X-
428 -A.C^ESISTTS BLBSSËIS
♦><•
Les Hongrois en retraite devant
les Serties, les Tchèques et les Roumains
Budapest, vià Bâle, 2 mai.
Les Serbes ont pris le 29 avril Hodmen-
zof et Waserhety, les Roumains ont oc-
cupé Szentes, Kun, Szent, Marton, Mezoetur.
Nos troupes, près de Kis Ujszallas, se
sont retirées. Nous avons évacué le terri-
toire vers la Theiss, au nord-est de Tisza-
Eured.
Dans la journée du 29, les Tchèques ont
entrepris une attaque générale- Nos trou-
pes se trouvant dans les environs de Csap
se sont retirées. Celles se trouvant dans la
région de Lejenia Alsomi Haldi ont été
repoussées par les Tchèques.
Dans la vallée d'Hernadm, les Tchèques
se sont rapprochés de Sziszko, Seyo, Szent,
Peler, et. plus à l'ouest, ont atteint Pui-
lok Banreve ci; Rimazeos.
Une partie de nos troupes est toujours
indisciplinée; Une autre partie fait déjà
preuve do plus de discipline.
Sur les autres fronts, la situation est
sans changement.
Remise de drapeaux
aux tirailleurs sénégalais
Toulon, 2 mai.
Avant de partir pour les régions occu-
pées par nous en terre allemande, le 10e
et le H«_ régiments de tirailleurs sénéga-
lais ont été passéscen grande revue sur la
plage par le général Bordeaux, comman-
dant en chef des camps de Fréius et Saint-
Raphaël.
. Le général, accompagné de son état-ma-
jor, a solennellement remis aux troupes
leur drapeau.
Les régiments ont défilé ensuite aux airs
entraînants de 'leur nouba. La foule a ap-
plaudi.
ERZBERGER PROTESTE
CONTRE LA CONCENTRATION POLONAISE
Paris, 2 mai.
Une dépèche de Berlin dit que, « vu la
concentration menaçante des troupes po
lonaises à la frontière orientale alleman
•de », le ministre Erzberger a chargé télé-
graphiquement le président de la commis-
sion d'armistice allemande à Spa, général
von Hammerstein, de remettre au mare
chai Foch une note de protestation.
■ i ■ -
Un complot manqué à Lisbonne
Lisbonne, - mai.
Lundi et mardi devait éclater une nou
velle révolte militaire et civile. Le gou-
vernement en avait eu ^connaissance. La
tentative avorta.
Un certain nombre de personnes ont été
arrêtées ou dispersées- Aujourd'hui, le chô-
mage est presque général.
Quelques grèves sont en cours. On es-
père que le calme sera maintenu.
La grève du personnel des services mu-
nicipaux continue.
Des mesures ont été prises pour assurer
les services de propreté de la ville.
DANS LES PORTS
A TOULON
La perte du chalutier « Pavot »
Toulon, 2 mai.
Le 5 novembre dernier, le chalutier le
« Pavot » appareillait à deux heures de
l'après-midi d'Alexandrette, avec le « Vul-
cain » et trois chalutiers anglais pour al-
ler draguer un champ de mines signalé
près du phare.
Le « Vulcain », commandé par le lieu-
tenant de vaisseau Tilger. ouvrant la mar-
che, évita un objet; suspect qui était cer-
tainement une mine. Malheureusement le
Pavot » ne put faire machine en arriè-
re, îl vînt sur la mine, qui explosa, et le
fit sauter.
Quatre hommes périrent.
L'enseigne do vaisseau Gustave Beroard,
appelé aujourd'hui à répondre de cette
perte devant le conseil de guerre mariti-
me, a été acquitté, le conseil ayant répon-
du unanimement non aux cinq questions
qui lui étaient posées.
Une affaire de trahison
Le parquet de la quinzième région mili-
taire, a chargé le major de la gar.nison de
Toulon do commencer une enquête relati-
vement aux nommés Soulier et Carrero, in-
ternés il y a un .mois par le torpilleur
« Massue » et le remorqueur « Samson ».
Soulier, qui a eu le bras droit casse* par
suile d'une blessure qu'il Tcçut en oppo-
sant de la résistance, à son arrestation, est
maintenant à peu près guéri.
Tous deux sont inculpés de. désertion et
de trahison. Celui qui se fait appeler Car-
rero dissimule sa véritable identité.
Un hôpital cambriolé
L'hôpital maritime de Sainte-Anne a été
cambriolé pendant la nuit. Dans les réser-
ves du magasin central de pharmacie on a
dér.fbn deux kilos de cocaïne, cinq kilos
d'opium, etc.
I.'iiiportanco du vol i atteint 35.000
francs environ.
EH ESFflGHE
Le Cabinet Maura offre sa démission
LE ROI DECIDE DE DISSOUDRE
LE PARLEMENT
Madrid, 2 mai.
Dans un conseil tenu au .palais, M. Mau-
ra a exposé au souverain la situation et a
présenté la démission totale du cabinet.
Le souverain a maintenu à M. Maura sa
confiance. Il a accédé aux demandes du
gouvernement, qui lui a demandé un décret
(le dissolution'du Parlement et la convoca-
tion de nouvelles Chambres, dont les élec-
tions sont fixées au premier dimanche de
min. ■
Un camion broyé par un train
Trois morts. — Huit blessés
Orléans, 2 mai.
Le train de Paris-Toulouse a culhuté un
camion automobile américain au passage
à nivpau près de la Ferté-Saint-Aubi/i.
Trois soldats américains ont été tués et
huit grièvement blessés.
Paris, 2 mai. i
H y eut avant-hier matin une profonde
surprise lorsqu'on apprit que l'Union des
Syndicats de la Seine, au lieu de suivre la
ligne do conduite préconisée par la C. G.
T., hostile à toute manifestation, avait dé-
cidé, à une faible majorité d'ailleurs, d'or-
ganiser une démonstration sur les bou-
levards. Que s'était-il donc passé ? C'est
un point d'histoire intéressant à noter-
La commission exécutive de l'Union des
Syndicats devait se réunir pour régler cer-
taines questions de détail relatives au chô-
mage du 1er mai. Rien d'autre>à l'ordre du
jour. Or, au milieu de la réunion, un délé-
gué du syndicat des terrassiers se leva et
lit une proposition de manifestation sur la
voie, publique. Un débat s'ouvrit; au cours
duquel les représentants des fédérations
les plus importantes se prononcèrent réso-
lument contre ce projet, faisant ressortir
tout le danger qu'il comportait. Mais quel-
ques militants politiciens, connus pour
leurs opinions extrémistes et appartenant
au « Comité de défense syndicaliste », or-
ganisateur des grèves de Firminy, soutin-
rent la proposition et réussirent à entraî-
ner la majorité, si toutefois ce mot peut
s'appliquer au scrutin suivant ' : 03 voix
pour, 54 contre et 17 abstentions. En réa-
lité, 71 délégués se déclarèrent hostiles au
projet des terrassiers.
« Ainsi, dit la « Liberté », quelques me-
neurs ont assumé la lourde responsabilité
des incidents qui se sont produits hier. Ils,
n'ont pas craint de pousser au désordre
Rour atteindre leur but, qui était d'entraî-
ner malgré elle la C- G. T., à laquelle ils
reprochent « sa politique de conciliation
économique et sociale ».
« Les militants de la C. G. T. ne s'y sont
pas trompés. L'un d'eux, et non dos moin-
dres, disait hier : « Ce premier mai n'est
pas fait contre le capitalisme et ,1e patro-
nat. Il est fait contre le gouvernement de
la C. G- T. » Malheureusement, de leur
propre aveu, ceux-ci sont « débordés » et
ils hésitent à réagir, ayant trop attendu.. »
Les agents blsssés
Paris, 2 mai.
Suivant les renseignements fournis par
la préfecture do police, lo nombre des
agents blessés au cours des bagarres d'hier
s'élève à 428.
Douze, grièvement blessés, sont soignés
à leur domicile.
Les autres, moins grièvement touchés,
ont repris leur service.
La plupart des individus arrêtés hier
sont des étrangers- Ils seront traduits de-
vant le 3e conseil de guerre.
Cent cinq arrestations
Paris, 2 mai.
Les manifestants arrêtés au cours de la
manifestation du 1" mai sont au nombre
de 4 05.
Tls seront déférés à la justice militaire.
Vingt-cinq des inculpés sont remis en
liberté provisoire.
La. justice militaire saisie
Paris, 2 mai.
Lo parquet de la Seine s'est dessaisi de
toutes les affaires relatives aux manifes-
tations d'hier. Il a transmis tous les dos-
siers au gouvernement militaire de Paris-
L'enquête sur la mort du mécanicien
Lorne
Paris, 2 mai-
Cet après-midi, la famille du jeune mé-
canicien Charles Lorne, tué d'une balle de
revolver tirée par un manifestant au cours
de la bagarre du 1" mai, rue de la Chaus-
sée d'Antin, s'est présentée au cabinet de
M. Gilbert, juge d'instruction, en compa-
gnie de M" Jean Longuet.
La justice civile étant dessaisie de tou-
tes les affaires du 1" mai au profit de la
justice militaire, le magistrat a renvoyé la
famille de la victime devant le capitaine
Bouchardon, chargé de l'instruction con-
tre le meurtrier de Lorne.
L'auteur présumé de cette mort, qui est
arrêté, est un nommé Amédée Demollicr.
Le docteur Paul a été chargé de l'autop
sie do Lorne.
Une seconde victime des bagarres
Paris, 2 mai.
On annonce la mort d'une seconde vie
time des manifestations du f" mai. C'est
un garçon de recette, Alexandre Auger, 48
ans, demeurant faubourg Saint-Martin, qui
à l'heure des échauffourées autour de la
gare de l'Est rentrait chez lui-
Il fut atteint à la tête d'une balle tirée
par les manifestants. Transporté à l'hôpi
tal Alexandre, Auger y est mort à 5 heu-
res du soir.
La justice militaire est chargée de l'en
quête.
Une question au préfet de police
Paris, 2 niai.
M. Dormoy a reçu mandat du groupe
socialiste du conseil municipal de poser
une question au préfet de police sur ^'or
ganisation du service d'ordre de la mani
festation du 1" mai et sur les incidents
regrettables qui en ont résulté.
Ni soldats, ni agents, ne pouvaient
faire feu
Paris, 2 mai
La préfecture de police nous communi-
que la note suivante :
« La préfecture de police tient à décla
rer que hier les soldats n'avaient pas de
cartouches et les gardiens de. la paix pas
de revolver. Conséquemment, s'il y a eu
des manifestants blessés à coups de revol
ver,' ce n'est le fait ni de la troupe, ni de
la police.
cialisle a examiné la situation résultant dei
la journée d'hier. Il a communiqué à l'is-
sue de sa réunion une note dans laquelle,
après avoir félicité les travailleurs d'a-
voir manifesté, par un chômage total, lai
puissance de la classe ouvrière, il proteste
contre le guet-apens préparé par le gou-
vernement, qui « aurait pu provoquer les
plus graves, événements sans le sang-froid
et la haulo conscience des soldats. »
Le groupe socialiste parlementaire a dé-?
cidé de déposer une demande d'interpella-
tion collective sur les actes gouvernement
taux.
Un débat annoncé pour mardi
Paris, 2 mai.
On annonce qu'un débat s'engagera^
mardi prochain,, sur les interpelLatioiig
que les députés socialistes ont déposées et
que le gouvernement serait, dit-on, désireux
de voir discuter immédiatement.-
M Marcel Gachin parlera au nom du
groupe socialiste, M. Poncet, député so-
cialiste, blessé hier, intervendra dans le*
débat si son état de santé lui permet de
venir au Palais-Bourbon.
Impressions et commentaires de députés
Paris, 2 mai.
Les couloirs de la Chambre ont été fort
peu animés cet après-midi. Toutefois, un
certain nombre de députés de la Seine ont
pu donner leur opinion sur la journée du
1" mai. Ils se sont montrés unanimes ài
regretter les incidents qui ont marqué les
manifestations à Paris, en observant ce-
pendant qu'il ne fallait pas. en exagérer
l'importance. En effet, le cortège à travers
la capitale, n'avait été décidé que par une
petite minorité de syndicat et on a pu
constater par les arrestations opérées, que
ce sont surtout de tout jeunes gens qui en
ont été les éléments les plus agissants. Un
député socialiste racontait même à ce pro-
pos qu'il avait donné de la monnaie à deux
petits manifestants' pour aller acheter du
chocolat, au lieu de chercher à rompre les
Le groupe socialisîe le la tata proteste
et interpellera
Paris, 2 mai.
Dans une réunion qu'il a tenue ce matin
au Palais-Bourbon et à laquelle assistaient
une vingtaine de députés, le groupe so
barrages.
Alors que lès députés socialistes, com-
mentant le procès-verbal de leur réunion,
reprochaient au gouvernement de n'avoir
pas permis le libre développement des cor-
tèges comme en province, leurs collègues
des autres groupes déclaraient que les
mesures propres à de petites aggloméra-
tions ne pouvaient être appliquées dans
un centre où il est facile de grouper des
milliers do perturbateurs ayant bien
moins lo souci de manifester une opinion,
que do trouver l'occasion de faire des mau-
vais coups à la faveur de troubles, sur la
voie publique. Ces mêmes députés ren-
daient hommage aux tentâmes d'agents
blessés dans l'accomplissement de leur de-
voir ef ils déploraient en termes énergi-
ques qu'un tel spectacle eût été donné aux
plénipotentiaires ennemis actuellement
réunis à Versailles. Ils formaient le voeu
que l'union sacrée qui a permis à Ja Fran-
ce de vaincre se perpétuera.
Des députés socialistes faisaient d'ail-
eurs remarquer que la manifestation avait,
été. organisée en dehors d'eux et qu'ils
n'avaient eu ni à la conduire, ni à l'ac-
compagner-
La grève de l'habillement continue !
Paris, 2 mai.
€e matin, les grévistes de l'habillement!
ont tenu une réunion à la Bourse du Tra-
vail. La continuation de la grève a été
votée.
Les comédiens adhèrent à la C. G. T. !
Paris, 2 mai.
Le syndicat des artistes lyriques et dra-
matiques est né ihier 1" mai dans une réu-
nion tenue à la Bourse du Travail,, où se
trouvaient confondues toutes les classes des
corporations qui vivent de la scène : ve-
dettes, figurants, utilités, musiciens, cho-
ristes, machinistes, etc-, etc. Il est né. Mais
il n'aura vie effective qu'après la déclara-
tion qui en sera faite à une prochaine
réunion générale, dont la date est fixée auj
6 mai.
***
JEL l'Etranger
AUX ETATS-UNIS
Bagarres à Boston
New-York, 2 mai.
Quelques bagarres ont marqué les cor-»
tèges et les manifestations du 1er mai dans:
diverses villes des Etats-Unis.
A Boston, les désordres ont commencé
lorsque les agents ont tenté de saisir le»
drapeau rouge porté par les manifestants.
Plusieurs centaines d'arrestations ont
été opérées.
Plusieurs personnes auraient été bles-
sées par des coups de feu isolés.
A Chicago, la police a dispersé le .cortè-*
ge, qui avait été interdit, et arrêté plu-t
sieurs mineurs.
A MADRID
•Madrid, 2 mai.
Au cours des bagarres d'hier, un lieute-
nant-colonel, deux capitaines, trois lieute-
nants et vingt-trois gendarmes ont été!
blessés.
Les manifestants ont eu quatre blessés
grièvement et de nombreux blessés légère-
ment.
A BERLIN
Berlin, 2 mai.
Le 1" mai fut pour la.capitale, pour la
première fois, le jour de la le te du travail.
Presque tous les moyens de transports sont
arrêtés. Les fabriques et les boutiques sont
fermées, ainsi que les restaurants-
La presse sozialdémokrato célèbre ce»
fait avec enthousiasme.
De nombreuses promenades en masse
ont eu lieu dans les environs immédiats
de Berlin. II n'y a pas eu d'incidents à. si-*
gnaler.
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