Yroise - Plaques de verre

EXPOSITION

Marcel Bories

 

1428 plaques de verre photographiques ! 

 

Voilà le petit trésor que Marcel Bories (1882-1936) a légué à la ville de Brest. Ce passionné de son Finistère natal et de la Bretagne en général a arpenté inlassablement la région pour en conserver le riche patrimoine culturel sur des plaques de verre photographiques. Une remontée dans le temps pour découvrir nos lieux familiers en Bretagne tels qu’ils étaient entre 1900 et 1935.
 

L’histoire de la photographie en quelques dates clés 

1820 : première photographie connue réalisée par Joseph Nicéphore Niepce.

1839 : invention du daguerréotype par Louis Daguerre, procédé qui consiste à produire une image sans négatif sur une surface d'argent pur, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière.

1840 : invention du Calotype par William Talbot, procédé négatif-positif qui permet la diffusion multiple des images. À la suite de cette invention, d'autres recherches émergent et vont petit à petit permettent d'améliorer la qualité des images, la sensibilité à la lumière des surfaces sensibles et de simplifier la procédure de prise de vue.

1850 : invention des premiers appareils photographiques stéréo. A cette époque, le corps des appareils était en bois et tout photographe devait préparer sur place son émulsion photographique, qu’il étalait convenablement sur des plaques de verre appropriées au format de son appareil.

1869 : invention de la photographie en couleurs par le procédé trichrome de Charles Cros et Louis Ducos du Hauron.

1893 : commercialisation Vérascope, le premier appareil stéréoscopique, par Jules Richard (voir photo ci-dessous). 

Années 1900 : les appareils photos stéréoscopiques connaissent une évolution majeure avec la création, au fil des années de nouveaux appareils toujours plus perfectionnés.

Années 2000 : période pendant laquelle les modèles d’appareils stéréo numériques arrivent sur le marché.
 

Les plaques de verres

 

Les photographies sur plaque de verre sont des images négatives ou positives qui ont comme support le verre, support photographique utilisé dès 1850. Ce dernier est recouvert d’une émulsion sensible à la lumière et découpé en plaques de dimensions variables. La couche sensible est constituée de sels d’argent mélangée à une substance qui adhère au support en verre. Cette substance, ou liant, est différent selon l’époque : on utilise chronologiquement l’albumine (1847), le collodion (1850) puis la gélatine (1871). Les photographies sur plaques de verre comportent donc un côté verre (le support) et un côté émulsionné (la couche sensible au gélatino-bromure d’argent). Le grand avantage se trouve dans leur durée de conservation, en effet elles peuvent être conservées pendant de longues périodes avant d’être utilisées. Cette particularité a ainsi permis leur diffusion en grand nombre et à un large public.

 

 

Marcel Bories
Pont National

 

Le procédé de prise de vue

 

L’appareil stéréoscopique

 

vérascope
Le vérascope, le premier appareil stéréoscopique commercialisé en 1893

 

 

 

L’appareil stéréoscopique (ou appareil stéréo) est un appareil photographique rassemblant deux chambres photographiques ou deux capteurs. Il se compose donc de deux objectifs solidarisés côte à côte dans un même boîtier. Ainsi il est possible de produire simultanément deux photographies jumelles (mais non semblables). 


La stéréoscopie

Le principe qui a permis l’émergence de ces types d’appareils est la stéréoscopie. Ce dernier est connu depuis l’Antiquité mais a véritablement été théorisé au XIXe siècle. Il se base sur la vision binoculaire, en effet puisque nos yeux sont espacés (entre 6,5 et 7 centimètres selon les individus), ils reçoivent donc chacun une image différente, légèrement décalée. L’organisme humain a cependant la capacité de fusionner ces deux images dissemblables en une seule image en trois dimensions.
Il existe pour réaliser ces images, aussi bien que pour les observer, une grande variété de moyens, à la description desquels plusieurs centaines de livres ont été consacrés.

 

Le procédé de prise de vue stéréoscopique

Les deux objectifs visent un même sujet en parallèle et non pas de façon convergente.

Une plaque stéréoscopique est obtenue au moyen des deux objectifs séparés d’une distance équivalente à celle comprise entre les yeux. Elle comporte donc deux clichés pris au même instant, mais aux cadrages légèrement décalés. La vue gauche restitue la perception de l’œil gauche, celle de droite la perception de l’œil droit. 
Une fois insérée dans une visionneuse binoculaire, le cerveau concentre les deux images en une seule et recrée les conditions d’une vision tridimensionnelle. À l’instar d’une vue de lanterne magique ou d’une diapositive, la vue stéréoscopique est regardée par transparence. Il suffit de diriger le stéréoscope vers la lumière, et la magie opère, ranimant la sensation de relief comme dans la vision réelle. 

Stéréoscope du XX
Stéréoscopes du XXe siècle