Brest est une ville dont l’histoire est liée à l’art de la guerre.
Dès ses origines, le destin de Brest est militaire. La cité est née autour du 3e siècle d’un castellum romain. Ce camp fortifié romain est transformé en ville close à l’époque médiévale.
Le destin militaire de Brest est confirmé au 17e siècle. Sur décision de Richelieu, Brest est choisi pour devenir l’un des principaux ports militaires du Royaume de France. Le port se dote d’un arsenal au 17e siècle, c’est-à-dire un port de construction et armement de navires de guerre. La cité du Ponant demeure, au cours des siècles, l’un des principaux ports de guerre du pays, instrument de la puissance militaire française.
De fait, défendre Brest et ses installations portuaires s’avère essentiel. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, son système défensif est perfectionné, au gré des réalités géopolitiques et des évolutions de l’art de la guerre. Le territoire entier du pays de Brest est placé en état de défense, des littoraux à l’intérieur des terres, pour parer les diverses menaces d’attaque perçues (attaques navales ou terrestres…). Un réseau défensif important maille le territoire : enceinte urbaine, forts détachés, batteries de côte…
Du 14 mai au 16 octobre 2022, l’exposition « Brest, ville fortifiée », installée sur la place de la Liberté, vous invite à découvrir ce passé fortifié.
À cette occasion découvrez également le n°40 de la revue Patrimoine brestois, consacré aux fortifications de la ville de Brest.
« Nous avons estimé nécessaire de faire bâtir à Brest une nouvelle enceinte de ville pour mettre ledit arsenal et nos vaisseaux à couvert et les habitants en sûreté. »
Citation de Louis XIV, lettre patente de 1681
3e siècle : Implantation d’un camp fortifié romain sur l’emplacement actuel du château. Le camp est abandonné lors de la chute de l’Empire romain au 5e siècle. Il est réinvesti à l’époque médiévale par les comtes du Léon. Il devient alors une ville close.
13e siècle : Le château est repris par les ducs de Bretagne. Il s’impose au siècle suivant comme une place forte de premier rang.
1386-87 : Fondation de la tour Tanguy au sein d’une forteresse plus vaste pendant la Guerre de Cent ans (1337-1453). Cette forteresse rive droite visait à récupérer le château de Brest des mains des Anglais. Les tentatives militaires demeurent vaines et le château est récupéré par voie diplomatique par la remise d’une rançon. La forteresse de la tour Tanguy est démantelée, mais une tour est conservée comme élément de prestige. Diverses fonctions lui sont affectées au cours du temps, la sauvant de la disparition (siège de justice, maison d’habitation, musée…).
1631 : Richelieu fait de Brest un des principaux ports militaires du Royaume de France pour la côte atlantique.
Années 1660 : Colbert acte le développement d’un arsenal à Brest.
1683 : Vauban vient à Brest et dresse un plan des fortifications qui sera mis en œuvre jusqu’en 1705.
1776-1784 : Nouveau plan de fortifications de la ville de Brest par le marquis de Langeron. L’enceinte urbaine établie sous Vauban est étendue au niveau du Bouguen et de Quéliverzan. Une ceinture de 5 forts détachés est établie à l’ouest de Brest.
Vers 1850 : Deuxième extension de l’enceinte urbaine au niveau de l’Harteloire.
1939-1945 : Seconde Guerre mondiale. Brest est occupé par les troupes allemandes dès juin 1940. En tant que port stratégique, la ville est l’une des mieux défendues d’Europe par les Allemands. Les fortifications déjà existantes sont renforcées et complétées par le mur de l’Atlantique. Brest subit de nombreux bombardements des Alliés et sort ravagé de la guerre.
1945-1961 : Reconstruction de Brest. Les remparts ne sont pas au programme de la ville neuve et ils sont volontairement arasés. Quelques vestiges sont conservés dont les plus emblématiques sont le château, la tour Tanguy, le fort Montbarey et le cours Dajot.
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